« La voilà replongée dans les méandres de ses tortures intellectuelles, de ses questionnements sans fin, de ses remises en cause, ses incessantes quêtes de réponses impossibles… Elle s’en veut de douter sans arrêt, de remettre en question chaque jour ce qui fait sa vie, de ne jamais être satisfaite. Elle est en colère contre elle-même ; elle rêve d’être semblable aux autres, une femme normale qui saurait jouir de bonheurs simples. Elle maudit sa fragilité, la violente lucidité qui l’empêche d’aborder le monde sereinement.

Elle se torture l'esprit, penser la ronge.

La quête était là, tapie, assoupie. Ces sursauts étaient brefs, modérés.
Mais là, ça y est, elle a repris du service, elle revient plus forte de ce long repos, plus violente qu'elle ne l'avait été depuis longtemps. Un raz-de-marée d'une grande violence qui la submerge.

Nuits sans sommeil, pensées en boucle qui l'assaillent, elle se sent fragile. Tant de mal à se lever ce matin. Enfin endormie à l'aube et il a fallu se lever. Son corps était si lourd, ses paupières semblaient scellées. Ne pas se lever, ne pas faire face, ne pas affronter. Fuir, taire le grondement menaçant des pensées qui se fait entendre dès le réveil. Un bruit assourdissant. »